Les sorties Fibromyalgiques

Quoi ? Oui c’est encore moi. Va falloir vous y faire parce que j’ai pas terminé…

Ce soir, on va sortir. Invitée chez des amis, je me prépare mentalement et physiquement.

Je me maquille légèrement (je ne supporte plus le fond de teint ni le rouge à lèvres). Pantalon, robe, ça n’a pas d’importance, mais les chaussures… Talons plats ! (Moi qui ne mettait que des talons hauts, impossible d’en mettre), en effet le fait d’être juché sur le plus petit talon m’est insupportable, mal dans les jambes, dans les hanches, dans le dos, enfin les maux habituels mais inutile de les favoriser hein ?

Allez, on monte en voiture. L’angoisse me prend, je sais que le trajet, quel qu’il soit, va me paraitre interminable. Je n’ignore pas que je vais mettre du temps à m’en remettre. Bon, positivons.

Enfin, on arrive. La porte s’ouvre, waouu, il y a du monde ! Non que je sois sauvage, mais la foule m’inquiète. Et puis, la phrase que je déteste et qui arrive invariablement : « bonjour, comment vas-tu ? » Je réponds quoi ? Allez, je choisi le plus grand mensonge du monde : « ben, ça va » ‘’tu parles !’’.

Bien, on passe à la suite, que ce soit un repas ou un buffet, c’est la même chose. Comme je suis anxieuse, j’ai une boule au ventre, alors j’ai pas faim, et lorsque j’ai faim, mon anneau m’empêche de manger ce que j’ai envie… (Oui, j’ai un anneau gastrique, mais on en parlera un autre jour). La souffrance commence à s’intensifier. Je m’assois. Un quart d’heure après, je me lève (plus possible d’être assiste). Je marche, non décidément ça ne passe pas. Un coup d’œil sur ma montre… Rapide calcul, oui je peux prendre un antidouleur. Au bout de quelques minutes, ça devient un peu plus supportable. Ce sera pareil pendant la soirée entière, la douleur, l’antidouleur (quand je peux en reprendre un bien sûr), debout, assisse, en marche… Assez ! ! ! !

La conversation aussi est fatigante, j’ai toujours l’impression d’être sur une autre planète. Je remplace un mot par un autre (qui n’a bien souvent rien à voir avec la discussion en cours). Ah oui, j’avais oublié… Il n’est pas rare que les gens atteint de Fibro subisse des pertes de mémoire et naturellement c’est mon cas. J’ai donc du mal à suivre. Mais c’est également un fait, lorsque je lis un bouquin. Je dois sans cesse revenir en arrière pour savoir qui est qui, pourquoi on est là, enfin bref, c’est pas le pied !